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Bliss&Serendipity *...
15 décembre 2012

Un dernier pour le week-end !

Pris sur Le Point.fr

"Le Point.fr - Publié le 11/12/2012 à 06:41 - Modifié le 11/12/2012 à 10:07

Face au retour à la semaine de 4,5 jours, les enseignants font de la résistance. Corporatisme ? Pas seulement.

La question des rythmes scolaires est au centre du débat sur la refondation de l'école. © BORIS HORVAT / AFP

Les enseignants veulent que leur école change. Mais pas comme ça. L'idée phare de la réforme des rythmes scolaires, qui conduirait les petits écoliers à travailler le mercredi matin, n'est pas du goût de tous. Si les chronobiologistes et autres spécialistes du développement de l'enfant assurent avec aplomb que revenir à une semaine de 4,5 jours est largement bénéfique pour le bien-être et l'apprentissage des bambins, les professeurs, eux, en doutent. 

Un critère pas déterminant

Certes, un rythme plus régulier et des journées moins chargées semblent être un passage obligé de la refondation de l'école. Pourtant, il n'y a pas de consensus autour de la réintégration du mercredi matin au planning des enfants. Est-ce seulement une question de paresse de la part des professeurs ? Manifestement pas. "Les avis sont en effet partagés sur le contenu de la réforme, mais les enseignants veulent qu'elle se fasse essentiellement selon l'intérêt de l'enfant", constate Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp (le premier syndicat d'enseignants du premier degré), qui a mené un vaste sondage sur le sujet. Et c'est justement là tout le problème : les professeurs ne sont absolument pas convaincus qu'il "suffira de changer l'emploi du temps pour améliorer la réussite à l'école". 

"Les études affirment toutes que l'alternance 7-2 (7 semaines de classe, 2 semaines de congés) est idéale pour les enfants. En revanche, les 4,5 jours travaillés par semaine n'apparaissent pas comme un critère déterminant pour la réussite scolaire", affirme Sébastien Sihr. Et de citer une étude menée avant 2008 où ont été comparés les résultats d'une évaluation soumise à des élèves de CE2 travaillant 4,5 jours par semaine (75 % des écoles d'alors), à ceux des 25 % d'écoliers soumis aux 4 jours par semaine. Conclusion : aucune différence n'est apparue entre ces deux catégories d'élèves, le critère décisif étant celui des différences sociales. "Les rythmes ne semblent pas avoir de conséquences avérées sur les résultats des écoliers. Certes, ils peuvent jouer sur le bien-être des élèves. Mais tout autant qu'une cantine moins bruyante, d'une pause de midi plus longue ou que la qualité des locaux", relativise-t-on au SNUipp.

Inquiétudes

L'enjeu est donc de déterminer si le sacrifice en vaut la chandelle. "Les enseignants vont travailler 36 jours de plus par an, sans savoir si les élèves vont réellement en profiter", déplore Stéphane Crochet, spécialiste du 1er degré au syndicat SE-Unsa. "Il faut redonner un souffle d'air aux élèves, mais aussi aux enseignants", s'inquiète-t-il, expliquant que "les journées sont vécues comme très lourdes par les professeurs : ils ont peur d'exploser !". Au SNUipp, les inquiétudes autour du mercredi travaillé se font aussi sentir : "Cette réforme va percuter l'organisation personnelle des enseignants, qui vont devoir trouver un nouvel équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle", explique Sébastien Sihr. Et de mettre en avant les dizaines de kilomètres supplémentaires hebdomadaires que certains enseignants vont devoir avaler, les problèmes de garde des jeunes enfants que va rencontrer la très grande majorité du corps enseignant, essentiellement féminin, et le coût que tout cela va représenter. 

D'autant que les professeurs ne sont pas les seuls inquiets dans cette affaire. Les collectivités ont fait entendre leur voix : comment (et avec quel argent) s'occuper des petits après 15 h 30-15 h 45, lorsqu'ils seront libérés des cours ? Et quel intérêt pour les enfants, s'ils sont consignés sous un préau pendant trois quarts d'heure ? Les parents émettent eux aussi de sérieuses réserves quant à ce mercredi travaillé, qui déstabilise pour beaucoup une organisation bien rodée.

Manque de pédagogie

Au SNUipp comme à l'Unsa, on tente d'élargir le débat en déplorant la focalisation des discussions autour de la semaine de 4,5 jours. On accuse à mots à peine couverts le gouvernement d'avoir "étouffé la réforme". Et de regretter que la question de la refondation de l'école se soit concentrée autour des rythmes hebdomadaires, au détriment d'autres sujets, et non des moindres : la refonte des programmes, les questions des classes surchargées, de la formation professionnelle, de la diversification des approches pédagogiques... À n'en point douter, pour faire passer sa réforme, le gouvernement a manqué de... pédagogie. Un comble."

 

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Commentaires
V
Comme je suis grippée depuis 3 jours, j'ai pu écouter notre ministre s'exprimer sur France Inter jeudi matin et l'entendre nous faire un très bel exercice de langue de bois, tout particulièrement sur la question de la revalorisation de nos salaires... Cela en était écoeurant de mauvaise foi...
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