Encore !
Il faut partir !
Je dois rentrer !
Tout à l'heure j'étais assez zen, en me disant que finalement j'allais y arriver, sans trop de problèmes, à quitter ma plage, mon air iodé, mon horizon lointain, les cloches qui sonnent le matin, les mouettes qui rient, les vagues qui vont et qui viennent, les drisses qui claquent contre les mâts, le sable qui s'insinue partout et qui gratte dans les lits, le vent qui nous fait des coiffures improbables, mes petits-déjeuners sur la terrasse, ma vie sans montre, mes deux traditions bio, mes fraises de producteur...
Mais plus ça approche, plus ça monte (dans ma gorge), plus ça gonfle (dans ma cage thoracique), plus ça se tortille (dans mon abdomen) - ça va je maîtrise le schéma corporel ;)) - rien à faire, rien n'y fait, ni la méthode coué, ni les belles auto-promesses de nouvel agenda - nouveaux stylos - nouveaux thés, ni les petites pillules.
Rien parce que ça fait quelques jours que c'est là, tapi, sournoisement, comme tous les ans...
C'est terrible...
Ce n'est pas de retravailler (enfin cette année, un peu quand même vu ce qui m'attend), c'est de retrouver la ville, la crasse, la pollution, le speed, le stress, les râleurs, les empêcheurs de tourner en rond, c'est de me retrouver enfermée dans une salle, dans un appartement.
Ici dès que je sors, je respire. Voilà c'est ça, c'est l'air. Ca me gonfle de rentrer ;)))
Ici c'est sûr, on est très aérés, on RESPIRE !!!
Mais je sais que dans quelques semaines, lorsque j'aurai à nouveau le cerveau reformaté pour la ville, tout cela me praîtra nettement moins insupportable, voire je m'en accomoderai même... jusqu'aux prochaines vacances que je reprendrai dans mon air iodé...