Le trésor de Marikilouch

16 avril 2008

Quand j'étais petite, j'ai passé beaucoup de temps chez ma tante, dans sa magnifique maison et plus précisément dans la chambre de Marikilouch et encore plus précisément dans l'entrebaillement de la porte de son grenier personnel...

Que pouvais-je bien faire là, me direz-vous !?

J'avais découvert mon Grâal, ma madeleine à moi : une valisette marron contenant deux poupées que je passais des heures à habiller et déshabiller.

Je revenais invariablement au même endroit pour jouer avec elles. Marikilouch m'en avait donné l'autorisation, mais je sentais bien qu'en aucun cas je ne devais les abîmer ni les emporter à la maison.

Quand nous avons tous dû quitter définitivement cette maison, j'ai eu le coeur très serré. Parce que j'y ai énormément de merveilleux souvenirs, parce que mes filles ne la connaîtront pas, parce qu'elles ne pourront pas, comme moi, jouer pendant des heures dans l'entrebaillement de la porte du grenier de la chambre de Marikilouch.

Et puis quand j'étais enceinte de Poulette 2nde, Marikilouch m'a offert la fameuse valisette et les poupées...
Personne n'a le droit d'y toucher !

C'est l'un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait fait.

Mes cousines, ma tante et la maison
c'est l'odeur de l'eau de rose qui était dans cette si belle bouteille avec le bouchon de liège sur le marbre noir de ta commode Marikilouch,
c'est ton coffret à bijoux rose à 3 tiroirs,
c'est l'odeur de la buanderie et du linge qui sèche,
c'est l'odeur de renfermé du grenier et le souffle froid que l'on ressentait dès que l'on ouvrait la porte,
c'est le savon sur une corde accroché au miroir dans la salle de bain,
c'est l'Eau dynamisante avec laquelle Kiki me parfumait,
c'est tes magazines américains avec Pamela et Bobby en couverture,
c'est les 45 tours de Grease et de la Boum que j'écoutais dans le bureau en face de la salle de bains ou dans le salon et sur lesquels tu me faisais danser,
c'est les parties de rigolade sur l'aspirateur,
c'est les heures à lire Peau d'Âne (le livre avec les photos du film) allongée sur la moquette en haut de l'escalier,
c'est les bains bouillants que je prenais dans la salle de bain du haut,
c'est le paysage que je voyais à travers les petites fenêtres de cette salle de bain,
c'est les petits-déjeuners dans la cuisine assise sur les chaises à petit dossier avec le roucoulement d'Edgar,
c'est la trouille de descendre à la cave ou dans le garage,
c'est la lingerie et l'odeur du linge propre et la chaleur du fer à repasser,
c'est la salle de bain marron de ma tante,
c'est les posters qui étaient dans ton bureau Marikilouch et sur les portes de ton placard (une affiche de festival de musique dans la chambre d'Hervé),
c'est le nescafé de ma tante l'on faisait bouillir, que l'on mettait dans la cafetière bordeaux, que l'on servait et qu'elle buvait froid et à moitié seulement (elle le fait toujours d'ailleurs !),
c'est la télécommande fait d'une baguette en bois dans la cuisine,
c'est les pâtés en croute de chez Robert,
c'est la pendule de chez Mamie Tic-Tac,
c'est la chambre avec les vieux jouets en bois chez elle aussi,